Britt et son frère Drew représentent la cinquième génération de la famille à travailler à la distillerie Willett depuis sa construction en 1936. Britt, en tant que présidente de la distillerie, est responsable de la stratégie et du développement. Drew, après avoir obtenu son diplôme en marketing et en économie, est rentré chez lui pour une formation complète au sein de l’entreprise familiale. Passioné par l’assemblage du whisky, il est aujourd’hui responsable de la production et du vieillissement.
Rencontre avec Britt, qui nous explique les hauts et les bas du travail en famille.
Le Cercle : Vous avez réussi à créer une référence internationale pérenne dans l’univers des Bourbons. Quels sont les moments phares qui vous ont amené à ce résultat ?
Britt Kulsveen : Le temps. Vous ne pouvez pas accélérer le processus de vieillissement naturel du whisky, ni accélérer le bouche-à-oreille que nous avons toujours privilégié. Nous avons établi des relations durables pour implanter nos whiskys, notre héritage dans le temps. Le marché du whisky a été très prolifique pour nous, et sa popularité internationale a augmenté au fur et à mesure que nos barils vieillissaient.
L’une des forces d’avoir une entreprise familiale indépendante est qu’il n’y a aucune bureaucratie et que des mesures immédiates peuvent être prises pour mettre en œuvre toute notre imagination et notre créativité. L’essor des médias sociaux a rendu équitable le niveau d’exposition et de communication pour tous les acteurs de l’univers des whiskys. Connus ou non, cet accès aux passionés a bénéficié à l’ensemble de la filière du Bourbon du Kentucky.
Even Kulsveen, le père de Britt et Drew
LC : Vous êtes une fière entreprise familiale, quels sont vos rôles au sein de la distillerie ? Était-ce une vocation de prendre part à l’activité familiale ?
B.K. : Il n’y avait aucune attente ou pression extérieure mise sur mon frère ou moi-même pour reprendre l’entreprise familiale. Honnêtement, je crois que nos parents auraient préféré que nous ne nous engagions pas dans une vie avec un tel niveau de responsabilité, compte tenu du nombre de sacrifices qu’ils ont fait tout au long de notre vie pour la pérennité de l’entreprise.
Nous discutons systématiquement de notre travail, même lorsque nous dinons ou célébrons Thanksgiving ou Noël. C’est toujours un sujet de conversation, quel que soit le moment. Je suppose que c’est aussi le style américain !
LC : Quels sont les pour et contre de travailler avec les membres de sa famille ?
B.K. : Notre père dit depuis longtemps que l’entreprise familiale est le business le plus compliqué. Fort heureusement, nous avons réussi à passer cet écueil. Je suppose que le succès ou les difficultés résultent directement de la dynamique familiale. Nous contribuons tous de manière très différente. Heureusement, en travaillant ensemble, nous sommes en mesure de répondre aux différentes exigences de l’entreprise.
Bien qu’il y ait des idées et des opinions différentes, nous sommes tous unis pour travailler vers le même objectif. On peut s’exprimer librement sans avoir peur de blesser.
C’est ça l’environnement de travail familial.
Les trois générations réunies
LC : Parlons de vos bourbons !
B.K. : Notre passion et notre mission sont parfaitement alignées : créer le produit le plus phénoménal qui soit avec une qualité époustouflante qui en ferait une expérience de vie. Nous sommes honorés de prendre part aux grands moments qui jalonnent la vie des gens : de la célébration d’un mariage, à la naissance d’un enfant ou un événement qui a touché la vie de quelqu’un de manière extraordinaire.
LC : Quels sont vos projets dans les prochaines années ?
B.K. : Nous venons de finaliser les plans d’expansion de la distillerie. Les travaux seront achevés d’ici à deux ans. Nous avons récemment acheté une propriété pour augmenter notre capacité de vieillissement avec des entrepôts supplémentaires. Enfin, nous développons un espace réceptif et événementiel.
LC : Est-ce que la prochaine génération est prête à relever le défi ?
B.K. : La prochaine génération prend la mesure du challenge comme mon frère et moi l’avons fait depuis nos premiers pas sur le sol de la distillerie familiale. Au fil des années, les rôles respectifs de chacun s’affinent.
La maladie de notre père il y a cinq ans a accéléré le processus. Ainsi, mon frère a pris en charge toute la direction technique en intégrant tout le process depuis la distillation jusqu’à l’embouteillage.
