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Le flagrant succès des marques qu’Elwyn a créées (Hendrick’s, Sailor Jerry, Kraken, Malfy Gin…) suffirait à en dresser le portrait : un entrepreneur talentueux qui a su rafraîchir le monde des alcools. Du gin au rhum, de la tequila au whisky, il a su viser juste (avec une apparente simplicité) pour créer des icônes internationalement respectées. Mais ce qu’on aime avant tout chez Elwyn, c’est qu’il incarne une passion : celle qui naît dans des voyages d’enfance, qui sait écouter les fabricants et raconter des histoires comme peu savent le faire. Cette passion des boissons, elle précède l’entrepreneur, elle en est même la source, la condition. Il suffit de passer quelques minutes avec Elwyn, son esprit vif et son œil doux, pour s’en rendre compte :

Le Cercle : Comment avez-vous eu l’idée de créer votre société de spiritueux ?

Elwyn Gladstone : A l’occasion d’un voyage en France avec mon père, j’ai découvert les vignobles des Côtes du Rhône. Dès lors, je me suis passionné pour l’univers des vins & spiritueux. Étudiant, j’ai travaillé pour une très belle cave à Edimbourg. Il y avait une très belle sélection de champagnes, de whiskies et de vins, bien sûr ! C’était ma première expérience de vente de vins et spiritueux. C’est à cette époque que je me suis intéressé aux aspects marketing et commerciaux.
Je me suis ensuite formé à la viticulture et à l’œnologie en faisant un Master à l’Université Davis en Californie.
J’ai débuté ma carrière dans une grande entreprise de cidre (au département innovation) avant d’intégrer William Grant où j’ai participé à la création et au lancement d’Hendrick’s Gin et de Sailor Jerry entre autres. J’ai par la suite rejoint l’entreprise mexicaine Proximo où j’ai été à l’origine de la création du spiced rhum Kraken. Inventer est mon moteur. C’est ainsi que j’ai décidé de me lancer et de créer mon entreprise de spiritueux, Biggar & Leith.
Mon arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père a lancé son entreprise de whisky à Leith et il était originaire de la ville de Biggar. Il m’a paru naturel d’associer ces deux noms pour le nom de notre entreprise comme fil rouge de mon histoire familiale.
Nous avons lancé deux marques, Malfy Gin et Spytail Rum avec l’ambition de créer des produits singuliers, à la fois délicieux à déguster et beaux à regarder. Le succès a été foudroyant ! Nous avons depuis vendu Malfy Gin à Pernod Ricard qui fait un travail remarquable.
C’est une belle histoire. Maintenant, nous entamons le deuxième chapitre…

Elwyn Gladstone

LC : Biggar et Leith créent différents types de spiritueux premium. Quel est votre processus créatif ?

E.G. : Nous laissons libre cours à notre imaginaire.
Notre objectif est d’inventer des marques qui suscitent le désir, l’envie auprès des consommateurs.
Par exemple, nous pensons qu’il y a une très belle opportunité avec la consommation d’apéritifs rafraîchissants. Le monde devenant de plus en plus chaud, les gens aspirent à des boissons rafraîchissantes, aiment les marques italiennes, l’histoire et la gloire de l’Italie. Ainsi est née Hotel Starlino, une très belle marque d’apéritifs.

LC : Selon vous, quelle est la clé du succès pour une marque de spiritueux ?

E.G. : Notre légitimité vient de notre singularité, de notre capacité à nous différencier. Quand vous développez un produit, il faut toujours vous mettre à la place de votre client (caviste, bar, restaurant…) et vous demandez s’il répond à un besoin, s’il existe un produit similaire. L’apparence du produit est clé : votre bouteille doit se démarquer et raconter une histoire captivante au consommateur afin de l’inciter à découvrir
votre produit. Votre liquide doit être délicieux, avec une grande palette aromatique… Dès lors, votre consommateur devient votre meilleur ambassadeur, recommande votre marque à son entourage et crée ainsi
le bouche-à-oreille…

LC : Comment le digital change-t-il la manière dont vous faites émerger une marque pour en faire un succès ?

E.G. : Le digital a définitivement changé la donne !
Les réseaux sociaux donnent l’opportunité aux petites marques d’être en contact direct avec le consommateur qui est à la recherche de nouveautés…
Le travail de terrain reste néanmoins essentiel. Aussi, nous aimons participer aux salons professionnels pour aller à la rencontre des gens qui nous disent « ah oui, nous les avons vus sur internet »…
La boucle est bouclée !

LC : Quelle est votre vision pour le futur ?

E.G. : Toute personne qui a une vision devrait consulter un psychiatre.